Shinako et Yutâ en urgences à l'infirmerie

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Yutâ avait mis près d'une vingtaine de minutes pour trouver l'infirmerie. Elle savait bien qu'il devait y en avoir une quelque part, et au bout de longues et interminables minutes à transporter la petite Shinako évanouie, elle avait finit par y arriver, l'épaules douloureuse et un peu éssouflée pour l'avoir traînée sur tant de parcours.

Mais voilà : C'était bien beau d'être arrivée à l'infirmerie tant recherchée, mais si il n'y avait personne, ça ne les arrangeaient pas le moins du monde. Seule, la jeune fille sur les épaules, elle était fatiguée et sa hanche recommençait à hurler d'une douleur sourde. Elle souffla doucement en ouvrant la porte transparente et fit passer la brune par l'embrasure.

Après une dernière ligne droite en direction d'un lit d'hôpital, elle tenta tant bien que mal de la poser sur le matelas grinçant d'un blanc éclatant.
Bien entendu, elle se releva aussitôt et chercha des yeux quelque chose pour rendre la pêche à Shinako, encore dans les pommes.

Son regard se posa finalement sur une petite boîte rouge qu'elle connaissait bien pour y avoir longuement eu recours durant sa vie, positionnée sur une étagère haute.

Elle ramena un tabouret vers elle et le plaqua contre le mur pour grimper dessus, histoire de saisir plus facilement la boîte recherchée qui contenait des pillules contre les maux de tête, car c'était ce qu'elle supposait qu'avait sa collocataire anémique.

''-Après je pourrais voir ma hanche aussi, gromela-t-elle, plongée dans ses pensées embrouillées.''

Après être enfin parvenue à attrapper les médicaments, elle voulu descendre mais, ô grand malheur, son pied normalement si précis et habile glissa. Elle ferma les yeux, prête à encaisser un choc dont elle avait l'habitude, faute d'être tombée durant des combats, souvent de beaucoup plus haut que ça.

En tant qu'habituée des champs de bataille, Yutâ se maudissait elle-même d'être tombée dans cette petite innatention. De plus, Shinako, qui venait probablement de se réveiller, avait tenté d'amortir sa chute. Certes, un acte très sympathique, mais juste avant de toucher le sol, elle parvint à poser une main au sol, et après avoir mollement ratterri sur la malade, se décala avec souplesse sur le côté et agrippa le bras de la brune pour la relever et la faire se rassoir sur le lit qui avait entre-temps glissé sur le sol grisé.

''-Ca va ? questionna-t-elle en posant la boîte pourpre qu'elle avait tout de même pu attrapper avant de tomber sur une table à côté du lit. T'avais pas besoin de faire ça, je suis résistante.''

Elle disait surtout ça par fièrté, car c'était un peu la honte pour une mafieuse de son rang de se faire avoir aussi simplement, et qu'une simple humaine lui sauve la mise, bien qu'elle n'aurait pas subi de graves dommages en touchant le sol, n'était pas une chose très courante ; La plupart des humains qu'elle rencontrait, elle les dégommait sans cérémonies car ils étaient souvent tous plus irrécupérable les uns que les autres.

Elle soupira discrètement, puis tendit la main vers les pillules. Elle ouvrit la boîte sans émettre le moindre son et la renversa dans sa paume avant de donner deux médicaments à Shinako.

Elle n'avait pas pris de médicaments depuis longtemps, elle avait presque oublié quel goût ça pouvait bien avoir. Pas très agréable, certainement.

Yutâ ne répondit pas tout de suite, comme toujours. Elle avait mal, c'était certain, mais elle rechignait un peu le contact physique avec autrui, depuis la période d'abus quand elle était plus petite. Mais Shinako ne semblait pas ''Dangereuse'' dans le bon sens du terme, mais pour rien au monde elle ne laisserait sa fièrté mal placée de côté une fois de plus, pour les beaux yeux d'une parfaite inconnue. Et quels yeux, se permit-elle de penser et re-plongeant son regard gris dans celui, aux pupilles presque noires, de Shinako.

''-Merci, dit-elle au bout d'un cerain temps nécessaire à sa reflexion. Ca va aller, je l'ai supporté pendant plusieurs mois, ça va bien finir par guérir tout seul.''

Et sur ce, elle tourna le dos à la brunette et commença à regarder par la fenêtre blindée la galaxie qui les entouraient. Quelque part dans ce monde, le professeur devait probablement s'amuser avec d'autre enfants, plus jeunes et plus craintives qu'elle, peut-être. Qui sait.
Mais même malgrés sa venue sur le vaisseau, elle n'abandonnait pas son désir de retrouver cet homme ignoble et de lui faire exploser la tête sans aucuns scrupules. Pourquoi devrait-elle en avoir, d'ailleurs ? Elle avait survécu jusqu'ici dans le seul but de le tuer, annimée par son seul souhait de vengance pour sa soeur. Et une chose était sûre : Il allait bien finir par payer un jour ou l'autre ses actes passés.

''-Est-ce que les vitres son vraiment blindées ? finit-elle par demander en se léchant un doigt avec envie.''

Elle avait une idée que Shinako n'apprécierait certainement pas, mais pourquoi se soucier de son avis... ?

Un large sourire sadique s'étendit sur ses fines lèvres rosées. Bien sûr que non, Shinako n'avait rien fait pour la mettre en colère. Elle n'était absolument pas fâchée, d'ailleurs, elle ressentait plutôt une exitation qu'elle connaissait trop bien pour s'en débarasser sans se laisser aller et faire une nouvelle bêtise, toutes plus énormes les unes que les autres. Mais aujourd'hui, pour une fois, elle allait y aller mollo, ne voulant pas faire faire une crise cardiaque à l'autre qui semblait sentir sa folie arriver à toute vitesse.

D'un geste souple et habile, valant la pro qu'elle était, elle se mit à courir droit sur la vitre qui, selon Shinako était blindée. Elle aimait bien faire ça, ses capacités d'androïde avaient peut-être une once de bon, finalement. Elle posa son pied chaussé d'une botte marron sur la parroi et la semelle adéra aussitôt à la surface lisse et transparante qu'elle voulait tester. Elle ne savait pas vraiment ce qu'avait fait le professeur à son corps, mais elle était capable de défier les règles qui concernaient la matière. D'un coup, elle s'éleva du sol pour continuer sa course le lond du mur vitré. Souriant sadiquement, elle appuya bien fort sur la vitre et celle-ci grinça presque.

Entre-temps, Shinako, appeurée, s'était levée.

Son pied s'enfonça à travers le plexiglas, suivit de son genou et du reste entier de son corps.

Elle se trouvait maintenant hors de la station, flottant comme un fantôme dans l'air compressé de l'espace...

Elle perdit brusquement son sourire amusé en voyant, à travers la vitre, Shinako se ré-écrouler au sol.

''-Merde ! s'exclama-t-elle en se rapprochant le plus vite possible du verre transparent. Mais qu'est-ce qu'elle est sensible, cette fille, c'est pas vrai !''

Elle posa sa main et traversa l'obstacle comme si il s'agissait d'un simple mur de toile d'arraignée et glissa son pied à terre, presque désepérée face au surplus de faiblesse que Shinako semblait dégager.

''-Hey ! Hey ! s'exclama-t-elle en la secouant par le bras. Shinako-chan ! C'est bon, je suis là, je suis pas morte, maintenant réveille-toi !''

Voyant que la brunette semblait une nouvelle fois dans les vapes, elle soupira. Elle qui voulait juste s'amuser un peu, la voilà avec un nouveau cadavre sur les bras. Quoi de plus banal ? Et bien, ledit cadavre était une personne très sympathique, et elle qui s'attachait si difficilement aux gens, ne voulait pas perdre celle qui avait presque réussit à devenir son amie. Sa première amie, si ses souvenirs étaient bons.

D'un geste assuré, elle l'a repris dans ses bras, callant ses jambes sur ses avant-bras et sa nuque de l'autre côté, pendouillante comme celle d'une morte. Quelle horrible image.
Elle profita de l'assoupissement de la ''Gamine'' pour l'observer plus attentivement. Elle était jolie, c'était un fait comme un autre. Mais, en plus de la faiblesse, elle dégageait autre chose, un petit truc qui avait l'étrange don d'éveiller ses sens et de la forcer à s'intéresser à elle.

*-Voilà que je reluque une fille, pensa-t-elle avec presque du mépris pour elle-même. J'ai vraiment pété un cable. Je croyais que c'était déjà le xas depuis longtemps, d'ailleurs !*

Elle l'allongea pour la deuxième fois sur le lit défait et s'assit lourdement sur le tabouret de métal situé juste à côté.

''-Bien, qu'est-ce que je fais, maintenant ? dit-elle à vois haute. J'suis pas infirmière, moi elle est peut-être déjà morte !''

Elle sortit un paquet de cigarette de la poche de sa veste et en alluma une sans se soucier du panneau qui indiquait que fumer était interdit ici. De toutes façons, elle ne metterais pas le feu au bâtiment. Elle respira la fummée avec déléctation et souffla doucement dans le sens inverse de l'endormie. Si ça se trouvait, elle avait peut-être même une allérgie à la cigarette, qui sait ce qu'elle pouvait encore cacher !

''-Je vais finir par attrapper un cancer, grogna-t-elle en se grattant le nez, à force de me faire clope sur clope. Si ce n'est déjà fait...''

Yutâ ne retins pas le moins du monde un soupir ennuyé.

''-Tu avais certainement compris que je suis une androïde, non ? demanda-t-elle calmement en aspirant une nouvelle fois de la fumée.

Shinako hocha lentement la tête et elle poursuivit d'un ton plat :

-La personne qui m'a rendue comme je suis a fait subir des changements sur mon corps et je n'ai plus besoin de prendre en compte la matière des objets et de la nature pour vivre. Donc c'est pour ça que je suis encore en vie.''

Bien sûr, Shinako ne se calma pas pour autant. Mais c'est à cet instant qu'elle se rendit compte qu'elle tendait la main vers elle, comme pour la toucher. Elle aurait volontiers dit qu'on ne pointe pas les gens du doigt de la sorte, même après avoir subi un tel choc, mais se ravisa en fronçant les sourcils, le regard dur, comme toujours.

''-Quoi ?''

Elle ne répondit pas, laissant ses larmes couler le long de son visage pâle, et soudain, comme un courant éléctrique, elle posa ses doigts chauds sur la joue droite de Yutâ qui eu l'ultime reflexe de diriger se mains vers ses armes. Encore son instinct incotrôlable d'androïde qui refaisait surface. Mais, à sa propre grande surprise, elle ne les tirra pas du fourreau, se contenta de reposer lentement ses mains sur le bord du tabouret.

Elle ouvrit la bouche pour dire quelque chose.

La cigarette qu'elle avait allumée quelques minutes plus tôt tomba de ses lèvres et s'écrasa sur sa cuisse. Elle ne réagit pas, elle ne sentait presque rien.

Presque rien...

''-Non, ça va, répondit Yutâ en retombant brutalement sur terre.''

Elle regarda les mains de Shinako qui lui rendaient la cigarette d'un geste tremblant. À cet instant, elle se rendit compte qu'elle s'était brûlée avec le bout, et elle l'écrasa contre la table avant de la laisser tomber au sol et de se lever.

''-Tu t'es brûlée, dit-elle.

C'était plus une affirmation qu'une question. une fois debout, elle mit une main sur sa taille et se mit à farfouiller frénétiquement dans un tiroir mal rangé sur lequel était marqué : ''Bandages''. Elle trouvait beaucoup de choses, mais mis plus de trois minutes à trouver exactement ce qu'elle cherchait, c'est-à-dire une fine bande de tissu blanc qui lui servirait à soigner un peu la peau rougie de la petite Shinako.

-T'es bête, grogna-t-elle. Ca sert à rien de vouloir m'aider à tout prix, je peux me démerder seule.''

Elle n'avait pas dit ça pour la blesser, elle ne faisait que dire ce qu'elle pensait, mais la brune semblait un peu étonnée et rougissait pour elle ne savait qu'elle raison. Yutâ attrappa sa main dans les siennes et l'enroba dans le bandage prévu pour ça, tout en disant :

''-Je sais que je ne suis pas sympa, mais va falloir t'y faire. J'ai mauvais caractère et je le sais.''

Shinako baissa les yeux, et Yutâ sourit en lui donnant une nouvelle pichenette sur le front.

''-Ca va hein, je suis pas un monstre non plus ! plaisanta-t-elle d'un ton qui se voulait froid, mais qui était plus amusé qu'autre chose. Allez, je préfére quand tu souris !''

-Ah non alors, tu ne vas tout de même pas te remettre à pleurer ! s'exclama Yutâ en faisant un énième bond de surprise. Tu vas finir par te déssécher les yeux !

Elle aurait bien ajouté que ça aurait été dommage, que ses yeux étaient vraiment magnifiques, lorsqu'ils brillaient d'un sourire, mais son estime d'elle-même la retint comme un boulet de prisonnier.

Les frêle épaules de Shinako tremblaient, et elle se mordait la lèvre.

Elle n'avait pas faux, elle avait toujours beaucoup souffert dans sa vie, mais à quoi bon le lui dire ? Ca ne servait à rien, elle n'en serait certainement ni plus heureuse, ni plus gentille avec elle. Il fallait dire que personne jusqu'à maintenant n'avait eu suffisement de courage pour être sympathique avec elle. Courage ou stupidité, c'était encore à voir...

-Tu sais, je n'aime pas voir les gens pleurer car ma petite soeur passait ses journées à chialer, ça me rappelle de mauvaises choses. Alors arrête.

Un ordre, encore un. Elle avait l'impression de passer sa vie à faire des menaces ou à donner des ordres à autruit. Ce qui ne la dérangeait pas le moins du monde, à vrai dire.

Elle frottait vigoureusement la brûlure sur sa peau en sifflant nerveusement. Elle ne voulait surtout pas avoir de marque, les gens penseraient certainement d'elle qu'elle était faible ou maladroit, si ils voyaient cette cicatrice rougeâtre.

-Bien, marmona-t-elle. Bon sang de bonsoir, j'aurais dû rester sur terre avec Danio...

-Tu sais, je n'aime pas voir les gens pleurer car ma petite soeur passait ses journées à chialer, ça me rappelle de mauvaises choses. Alors arrête.

Shinako ne savait pas vraiment comment reagir a ses mots.Cela voulait-il dire que la jeune femme en face d'elle avait perdu sa soeur?Shinako etait incapable de repondre a cette question.Et elle n'aurait jamais le courage de lui demander.Ayant elle même perdu ses soeurs elle connaisait la douleur et la peine que cela pouvait entrainer.Et elle ne voulait pas rapeler ca a la jeune femme.

-Bien, Bon sang de bonsoir, j'aurais dû rester sur terre avec Danio...

Shinako fut "choquer" a ses mots.Elle se demandait si elle etait la cause de ses paroles et cela la chagrinait mais elle ne voulait pas lui montrer,c'etait la pire a chose a faire selon elle.Pourtant quelque mots lui echaperent pendant qu'elle retenait ses larmes..

-pardon,je ne suis qu'une géne...pardon....pourquoi la seule chose que je suis capable de faire et de géner les autres.....pourquoi.....

-Une gêne ? questionna-t-elle. As-tu vraiment déjà vu une gêne pure et simple pour quelqu'un, avant de dire cette connerie ?

Bien sûr, Shinako ne pouvait pas vraiment comprendre la nature de son énérvement, c'était tellement illogique de sa part. Mais elle n'avait pas vraiment besoin de comprendre, la terre ne s'arrêterai pas de tourner poursi peu.

-... Je ne sais pas si tu es au courant, mais en bas, il y a la guerre. Je me suis battue aux côtés d'un groupe de résistants, j'étais la seule fille, la seule tireuse d'élite, et je peux te dire qu'un véritable fardeau est une personne qui n'essaie rien, ne vient pas en aide à ses compatriotes en danger. Si j'avais voulu, j'aurais pu faire comme les autres femmes tout de suite, et monter immédiatement à bord de ce truc, mais défendre nos droits passsait avant tout. Deux de mes amis m'ont convaincu de venir, deux hommes en qui j'avais confiance. Cette guerre n'aura de sens que lorsque les hommes adverses se rendront compte à quel point il est stupide de livrer bataille contre nous, puisque d'autres n'ont eu aucun problème à collaborer avec moi. Donc tu n'es pas un fardeau, tu as sûrement étée obligée, tout comme moi, de monter à bord. J'me trompe ?
Non, elle était sûre à 99% qu'elle avait raison.

Elle se leva et et se gratta la tête.

-Woah, ça faisait longtemps que je n'avais pas déballé autant de mots à la suite...

Elle n'aimait pas entendre ça, elle détestait que les gens souhaitent leur propre mort. Sans même se contrôler, elle agrippa brusquement Shinako par les épaules et la repoussa, la forçant à se détacher d'elle. Ses yeux lançaient des éclairs de fureur, presque de haine.

Elle la giffla d'un geste cinglant, coupant comme de la glace.

La peau claire de la brune pris aussitôt une couleur rouge vif et elle arrêta immédiatement de sangloter, certainement mi-choquée, mi-sonnée.

Yutâ se frotta la paume en se mordant la lèvre inférieure, fronçant les sourcils comme jamais. Elle trouvait ça affligeant. Il faut se battre pour survivre dans ce monde, c'était comme ça qu'elle voyait la vie. Alors pourquoi, bon dieu pourquoi cette fille refusait-elle systhématiquement de croire en elle, de croire en la vie ?! Elle n'aimait pas ça.

-Mourir ne fera pas avancer les choses, siffla-t-elle en appuyant sur les épaules de Shinako pour qu'elle s'assieds sur le lit. Et ici, tu ne pourras pas mourir. Ma soeur est morte, et je n'ai jamais connu mes parents. Depuis toutes petites, Yukio et moi avons vécu dans la rue, et un jour, on s'est faite capturée par ce salopard de scientifique qui a fait de moi ce que je suis aujourd'hui. Il nous a violées, et c'est à cause de lui que ma jumelle est morte, mais je dois continuer à vivre, sinon, jamais je ne serais tranquille ; Je dois vivre pour deux, maintenant. Et tu ferais bien d'en faire autant.

Elle allait tourner les talons pour sortir, hors d'elle, mais se retourna au dernier moment.

-Je ne suis pas quelqu'un de très fréquentable, tu sais. Je suis une mafieuse, une tueuse. Pas un ours en peluche.

Une petite main la retint. Une main tremblante.

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(Je sais, Yutâ est méchante dans cette partie, mais qui aime bien, châtie bien !)

Elle serrait sa main entre ses doigts, et Yutâ ne tenta pas de se dégager : Si elle le faisait, l'autre fonderait certainement en larmes, et il ne manquerait certainement plus que ça. Au contraire, elle se contenta de l'écouter sans rien dire. Elle continuait à se persuader qu'elle était une gêne.

Elle prit largement son temps pour la regarder, très attentivement, pour la première fois depuis qu'elles parlaient. Ou peut-être la deuxième, elle ne savait plus très bien. Mais Shinako était vraiment jolie, en fait. Yutâ sourit sans s'en rendre compte et elle tourna lentement son poignet pour serrer les doigts de sa nouvelle ''Amie'' entre les siens. Elle avait la peau douce.

-Urkhh !

Se rendant soudain compte de son geste, elle sursauta et tira rapidement sa main vers elle, rouge de honte.

Devant le regard intérogateur de Shinako, elle marmona :

-Je crois qu'on devrait aller à la chambre, non ? J'aimerais poser mon sac, t'as l'air d'aller mieux... Ah, attends !

Elle se pencha et ramassa son sac, duquel elle sortit un petit bracelet doré qu'elle tendis à Shinako.

-Prends-le, il était à ma soeur.

-Prends-le, c'est tout.
Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle insistait autant, mais elle le voulait vraiment. Elle tenait à ce bracelet, mais il serait sûrement plus utile à Shinako pour lui redonner le courage de vivre.

Elle fourra la chainette dans les mains de sa colocataire et fit refermer ses doigts dessus en soufflant.

-J'aimerais vraiment que tu le prennes, dit-elle. Tu ne seras plus inutile, maintenant. Je te demande de le garder précieusement et de le protèger...

C'était clair ; Elle s'en séparait, mais ça pourrait sûrement aider Shinako. Quoi de plus normal ? Elle n'avait pas vraiment envie de le lui donner, enfin si, d'un certain côté, mais de l'autre...

-...

Elle lui sourit un peu, puis la tira à l'extérieur de la pièce blanche.

-On va y aller, cette fois.

=> Suite dans la chambre