Italie 2ème partie

Voila une semaine que Jone était en Italie. Sa sœur était censée passer régulièrement ici, mais elle ne l'avait jamais vu, pourtant, elle guettait bien toute la journée et la nuit. Son père ne l'avait toujours pas reçu. Elle avait cependant le droit d'occuper un appartement dans la maison principale. L'intendante qui était précédemment simple gouvernante était dans tout ses états. Paoleta, car c'était son nom, avait immédiatement reconnu Jone, dont elle avait été en charge depuis sa naissance. En la voyant, elle n'avait put retenir son émotion. Depuis tout ce temps pourtant... Mais il fallait avouer que des gens aux cheveux noirs et blancs et qui ressemblaient tant à Madame et Mlle Lopresti.

Ce qui étonna premièrement l'intendante, fut que Milos, le frère de Jone, ne soit pas venu. Elle lui posa milles questions sur sa vie actuelle. La jeune fille ne put tout lui dire en sept jours, mais elle avait déjà passé sur les plus grands sujets. Comment s'était passé son arrivée au Japon, à six ans, son adoption par ses grands parents, l'incendie de l'orphelinat; Elle ne lui parla pas de sa bande de Yankee, préférant la ménager, et mentit un peu sur sa scolarité, qui avait été très chaotique et malmenée par ses grasses matinées, son manque de sérieux, et les fêtes de nuit quotidiennes. Enfin, elle lui parla de sa vie à Nagoya, de son entrée au lycée surtout.

L'année de sa seconde, elle avait rencontré Terajima Miyako, qui était leur déléguée avec Honda Makoto. Eïkiko était aujourd'hui une des personnes les plus proches de Jone. Si cela était actuellement une évidence, il n'en avait pas toujours été ainsi. Dans la classe, les pimbêches ne s'en prenait aps à beaucoup de monde, mais quand un enfant devenait un Ijime, toute la classe devait l'ignorer ou se le mettre à dos. A ses quinze ans, étant une des petites enflures les plus influentes chez les voyous de l'établissement, cette petite " Kogaru " comme elle l'appelait, ne risquait pas de bénéficier de sa "sympathie", si tant était qu'elle en ait jamais eu une. Mais à présent, tout avait changé. Eïkiko Kobayachy était devenue une idole, grâce à Dustin, et beaucoup de japonais auraient tué pour ne toucher qu'un de ses mouchoirs usagés.

Avec la guerre, tout était devenu plus compliqué. De plus, même si Jone ne l'avait raconté à personne, le fait qu'Eïkiko soit devenu aussi célèbre lui avait fait peur. Pour Dustin et Reï c'était différent, eux, ils étaient des idoles depuis qu'elle les connaissait. Quelque fois elle en voulait à Dustin. Mais, elle était rassurée dans un sens. Sa notoriété lui avait ouvert un nouveau monde , et jamais elle n'avait désiré enfermer aucune des personnes qu'elle aimait. C'est elle qui lui répétait sans cesse de regarder autour d'elle et de ne pas se renfermer, ni avoir peur d'aller vers les autres. Cette fois, c'était les autres qui étaient venus vers elle. Au moins, si elle découvrait d'autres gens, elle pourrait relativiser, et s'apercevoir que pleins de personnes méritaient autant son intérêt qu'elle. Mais elle ne savait pourquoi, elle avait tout de même au fond d'elle de la rancœur et l'impression d'avoir été délaissée, alors qu'elle passait son temps à rejeter les gens. Il ne fallait pas se plaindre si elle continuait à se sentir seule.

Au final, toutes ces journées à s'ennuyer lui avaient permis de prendre du recul, mais elle voulait revoir sa sœur. Elle se surprit à s'autoriser à penser qu'elle aurait préféré ne pas être seule ici. Remarque, à quoi bon partir d'ici, elle n'avait sans doute rien de mieux à faire.