L'horrible Noël de mrs Jone

Aujourd'hui c'était Noël, Jone ne savait pas ce que faisait les autres. Elle avait la flemme de se remonter le moral. En réalité ce jour évoquait pour elle une intense misère. Elle n'avait envie de voir personne. Elle avait pleuré toute la journée, décidément elle avait vraiment envie de ne pas exister. Tout comme le jour de son anniversaire, rien n'étais plus triste pour elle que ce jour de peine. Elle ne se décidait pas à aller rejoindre les autres.
Elle était seule dans cette salle, seule au delà de ces couloirs, seule finalement dans sa tête. De toute façon, être au milieu de centaines de gens ne l'aurait pas rendu plus joyeuse... Elle avait promis d'éteindre son portable ce soir là. Seulement elle attendait au moins une certaine heure. Elle attendais encore un mot d'une certaine personne. Cela allait être bref, cela allait être triste, mais seulement après cela elle serait complétement seule. Oui de toute façon ce jour était comme les autres, sauf que d'imaginer les autres s'amuser alors que sois même on est seul au monde, cela est ce qui rend ce jour encore plus triste et pénible que ceux qui le précèdent et le suive.

Eïkiko se tenait derrière un battant derrière Jone. Elle aurait aimé venir lui parler, mais elle n'en avait pas le courage. Elle n'en avait pas parlé à Kakeru, qui pourtant savait miraculeusement toujours ce qu'il y avait dans le cœur des autres, hommes comme femmes. Elle n'osait pas regarder Jone, même si elle devinait pourquoi elle était ici toute seule. Avant de partir elle s'était beaucoup isolée. Elle lui en voulait c'était sure. Comment ne pas lui en vouloir d'ailleurs.

Elle revis cette scène ou elle avait volontairement giflé Jone avec toute sa rencoeur. Où avait-elle mis cette colère qu'elle n'avait pas vu venir? Et cette tristesse aussi? elle qui pourtant était toujours souriante, elle n'avait pas vu qu'elle en voulait de plus en plus à Jone. Elle revoyait la scène sans les sons. Les paroles, elle les avait déjà en tête, pas besoin de les réentendres. Ses lèvres bougeaient en répétant les paroles de cet instant. Si elle n'avait rien dit , si elle n'avait pas été si stupide, Jone ne se serai jamais mise en colère. Tout serait resté comme avant. Mais avant, était-ce ce qu'elle espérait vraiment?
Et en même temps, encore avant, n'était-ce pas une vie dépourvue de raison de sourire? Alors finalement elle avait agis égoïstement. Elle avait voulu posséder quelqu'un, elle s'en rendait compte. Comme un objet? Elle ne savait pas trop quoi penser d'elle à présent elle s'en voulait tellement.

Jone, en sport comme dans tout le reste était meilleur en défense qu'en attaque. Ce point là avait toujours étonnée Eïkiko. Pourtant Jone était une personne d'action, elle prenait souvent des décisions. Mais finalement, ces décisions, n'était-elle pas toujours faite à partir de premières propositions?
Oui en y réfléchissant, dans tout cela Jone n'avais jamais agis sans qu'on l'ai poussé à quoique ce soit. Elle n'avait jamais fait le premier pas dans l'histoire. Si elle avait accepté de la côtoyer c'était par-ce qu'elle avait une dette envers elle. Si Jone l'avait fait venir chez elle, c'était par-ce qu'elle avait vu par un énorme hasard ce qui se passait chez elle.
Est-ce que toute ces fois ou Jone avait put paraitre gentille, elle ne faisait que répondre aux attentes de ceux qui lui demandaient de l'aide?
Cette pensée la plongea dans une profonde prise de conscience. Aussi bête et idiote qu'elle pouvait être, elle avait peur, pour la première fois, d'avoir été traitée avec politesse comme une autre l'aurait été à sa place.
Elle tenait son index entre ses dents et le serrai en se sentant plus idiote que jamais.

Derrière, il n'y avait pas spécialement de bruit. Pour rien au monde Jone n'aurait pu sentir la présence d'Eïkiko là ou elle était. Même si elle avait souvent eut le présentiment de sa présence. La plupart du temps en vérifiant elle ne trouvait personne et pensait qu'elle était folle ou paranoïaque. Seule Eïkiko pouvait savoir la vérité à ce sujet. Mais il était presque sur qu'à chaque fois Jone avait eu de mauvaises intuitions.
Elle considéra la pièce avec lenteur,elle ne savais pas trop quoi penser pour s'occuper. Car penser était un passe temps qui l'avait rendu folle et qui en même temps lui avait permis de rester seule des jour et des jours sans perdre la raison au final. Toute ces journées immobiles ou à courir seule en pensant seule. Des réflexions inutiles banales ou pas elle n'en savais rien. Tout ce qu'elle savait c'est que jamais cela n'avait joué dans sa popularité. Sans doute ses réflexions n'étaient pas assez intense , mais aussi finalement, en quoi cela aurait interessé les gens? Ca ne se voyait pas sur sa figure, ne la rendait pas plus belle. Seule elle pouvait juger de ce qu'elle avait dans la tête puisque personne ne s'intéressait vraiment à ce qui s'y passait. Même quand c'était le cas, elle n'avait pas envie de leur expliquer, ou quand elle le faisait elle n'étais pas comprise.

En y réfléchissant oui certaines personnes l'égalaient mentalement. C'était peut être le cas de son frère, elle le pensait même plus intelligent. Mais surement que Milos étant un homme avait une façon de penser qui le rendant moins sensibles aux caractères humains, et plus enclin à vouer son intelligence à des choses pragmatiques, matérielle, de l'utile du pratique comme on dit, etc...
Mais sa haine pour lui était bien faible aujourd'hui. Après tout, pourquoi haire quelqu'un à cause de nos propres faiblesse. Elle aurait naturellement du se soumettre à son autorité qui était justifiée sur tout les points.

Elle ne voulait pas s'avouer quelles pensées elle avait vraiment envie d'avoir. Puisque cela l'amenait à faire de douloureux aveux. Elle n'avait plus vraiment pensé au pourquoi de son départ.. plus évidemment jusqu'à ce qu'Eïkiko et Kakeru ne viennent. Eïkiko, quand elle y pensait cela la mettait en colère. Encore une fois elle n'avait même pas su venir par elle même. Encore une fois c'était Eïki qui avait trouvé où elle était et Kakeru qui avait pris l'initiative de venir. Eïkiko avait dut obéir comme un pantin!
Elle ne savait rien faire par elle même, ou alors elle n'en avait pas vraiment envie? Oui elle était venu? mais pourquoi en réalité? enfin surtout " et si personne n'était venu la chercher hein? serait-elle là à présent,". Voila ce qui enervait Jone c'était cela aussi! Kakeru n'avait pas à être là. Mais est-ce qu'Eïkiko elle avait une raison d'être venue seule? En fait qui avait accompagné qui? Et ce jour où elle s'était mise en colère contre elle, comment Eïkiko avait-elle osé la gifler! A ce moment là elle avait eu envie de la tuer du regard de .. de quoi au juste? Elle ne se souvenait à présent plus du réel sentiment qu'elle avait eut à ce moment là. Mais ce côté débile l'exaspérait tout le temps. Pourtant cette fois là elle avait semblé différente? Est-ce qu'en fait elle semblait toujours débile pour la flatter dans son égo? Ou encore pour paraitre le plus gentille possible, enfin quelque chose en rapport avec l'envie de faire plaisir aux autres? Ca ne se pouvait pas tout de même. Ses comportements étaient parfois affligeants. Elle lui avait déjà posé des questions qui prouvait qu'une case prenait le temps de faire des bon au plafond dans son cerveaux. Et pourtant, elle avait parfois des réponses inattendues. Etrange d'entendre des choses inattendues pour Jone. Ce n'étais pas forcément les mots qui étaient originaux, mais la façon de les dire. Provenant d'Eïkiko , les idées sérieuses prenaient une autre ampleur. Ne serait-ce que par-ce qu'elle habituait les gens à un vide cérébrale constant de sa part.



Elle prononça son nom juste comme ça.. Parfois elle le faisait, elle lui disait ce qu'elle voulait , juste pour voir comment ça sonnait. Pour imaginer comment elle aurait réagis.

"Eï-ki-ko..."

Cette paralysie qu'elle avait toujours dans ces moments, elle la haïssait. A chaque fois depuis ces derniers jour, elle n'avait put que fuir de justesse quand Jone venait vers elle sans savoir qu'elle était là. Etait-ce de la lâcheté?

*J'aimerai bien avoir autant de courage que la dernière fois, même si j'ai encore fait des choses qui ne t'ont pas plus.*

C'était stupide. Jone n'allait pas la manger. Quoique? avec elle on ne savait jamais pensa-t-elle. D'habitude c'était Jone qui l'encourageait à parler. Mais il était clair qu'aujourd'hui , l'entendre n'était pas forcément ce dont elle avait le plus envie. Elle regarda un peu plus à l'intérieur . Elle eut un peu un haut le cœur en apercevant cette vision de dos si familière. Ce début de dos, sous les cheveux emmêlés, d'un chignon noir et blanc. Cette forme fine mais quelque peu masculine de part ces ombres et lumières que faisaient ressortir ses os quelques peu saillants, ces faibles creux ,dut même au peu de musculature dont elle disposait. Fine mais là quand même. Cette forme particulière après son cou, de légers trapèzes, puis toujours une petite bosse, un os de chaque coté juste avant les épaules. Elle s'était souvent amusé à penser que c'était peut être le début de deux ailes. C'était certes très enfantin, mais que penser d'autre de Jone quand on était Eïkiko.
Peut-être finalement aurait -elle mieux fait de ne pas venir. Jone n'aurait pas eut à rester cloitrée seule ici pour l'éviter si c'était le cas. Peut-être qu'elle était venue ici pour ne plus être dérangée par elle, qui ne comprenait jamais rien où qui trouvait toujours le moyen de la contrarier. Mais c'était injuste tout de même, elle n'avait jamais agis pour lui déplaire. Ce n'étais pas sa faute si elle disait certaines choses au mauvais moments, ou si Jone considérait ,que c'était stupide, au point de s'énerver contre elle. Ca y est cette haine qui revenait. Pourquoi? Elle ne voulait pas ressentir ça. Jamais elle n'avait eut de haine pour des gens qui lui avaient fait bien pire. Mais là, elle ressentait l'envie de crier, quand bien même elle n'était pas capable de bouger pour affronter le regard de Jone.

Elle présentait qu'au plus cela allait grandir en elle au plus elle risquait de faire bien pire que la dernière fois. Mais ne pouvait-elle pas se contrôler? et d'où venait ce sentiment? est-ce que cette haine était pour Jone? ou la situation? Comment pouvait-elle avoir envie de faire du mal à quelqu'un qu'elle chérissait plus que sa propre vie? Elle était écœurée par son comportement. C'était comme si il y avait deux personnes en elle. Elle avait envie de pleurer. Mais comme toujours quand les choses étaient sérieuses les larmes restaient dans sa gorge. Qu'est-ce qu'elle n'aurait pas donné pour qu'on la fasse pleurer , pour être soulagée. Pourtant ce n'était pas comme si elle était loin de la personne qu'elle cherchait. Que faisait-elle ici? Allait-elle être l'éternelle spectatrice d'une personne qui avait peut être elle aussi un immense chagrin?
Elle n'y avait pas pensé , même si c'était évident. Que ressentait Jone? était-elle en colère ou se pouvait-il qu'en ce moment elle soit simplement triste?




*Ah je suis si stupide si seulement je savais lire sur ton visage !*

Elle repensait à Eïki. Lui il savait toujours ce que ressentait Jone " c'est par-ce que nous pensons les mêmes choses" avait-il dit en guise d'explication. Mais c'était surement faux. Eïki était plus intelligent qu'elle, malgrès ce qu'en disait Jone. Il était beaucoup plus cultivé qu'il ne le laissait entendre. Il était surdoué même, tout ces livres entreposé comme des jeux video, ces langues qu'il apprenait en secret comme des poésies. Elle ignorait tout les talents caché qu'il avait mais Jone le savait elle et n'avait pas hésité à lui faire part de leur différence de niveaux. Au début elle avait juste été admirative, maintenant qu'elle y repensait cela la blessait. Par-ce qu'elle n'avait pas les mêmes facultés qu'Eïki, cela faisait-il d'elle quelqu'un de réellement intellectuellement sous développé?
Contrairement aux apparence elle avait toujours fait des efforts pour être au niveau des autres et avait lu beaucoup de livres dans l'espoir de mieux comprendre les sentiments des gens qui l'entouraient. Mais peut -être que cela ne suffisait pas quand on était juste attardée.

Elle avait toujours nourris l'espoir qu'on cesse de la prendre pour une idiote. Qu'on la trouve mature. Mais à l'évidence générale, les opinions n'avaient jamais été favorables. Pourquoi se rendait-elle compte de cela? Le propre des imbéciles n'était-ce pas justement d'être heureux par-ce qu'on ne s'en rend pas compte? En même temps les enfants atteints de retard voir de trisomies se rendaient compte de leur différence. Quelle cruauté.
Elle se disait qu'elle aurait du attendre d'être plus intelligente avant de venir voir Jone. Preuve nouvelle de son égoïsme. Si elle faisait vraiment attention aux désirs des autres elle n'aurait jamais osé se présenter toujours aussi naïve et bête qu'elle l'avait toujours parut voir été.
Elle voulait bouger mais elle ne se décidait pas. Toutes ces réflexions inutiles étaient sans réponse valable.

Cette pièce était tellement vide. Comme le reste de la station. Ces murs blanc, ces plantes dont personne ne s'occupait plus vraiment, ces nappes qu'on ne changeait plus, puisque personne ne venait ici très souvent et qu'on ne savait plus qui était chargé de la blanchisserie. Ou qu'elle aille,allait-ce être ce même vide? Faudrait-il qu'elle s'isole dans un endroit ou elle dirait immédiatement " laissez moi pourrir seule"? Que la vie était longue et ennuyeuse. Pour certains elle était pleine de questions, mais Jone elle n'était pas vraiment dans l'attente de quoique ce soit. Du moins pas aujourd'hui. Car souvent des espoirs de divertissements étaient nés. Parfois , lors de certaines rencontre, elle avait espérer tirer des choses de ceratines personne. Elle se rappelait toujours de la même personne, à qui elle avait tenté d'apprendre tant de chose. Au fond d'elle elle avait toujours sut qu'Eïkiko finirait par l'aimer. Elle ne savait pas exactement jusqu'où , mais étant donné les circonstance... Comment ne pas aimer quelqu'un qui vous fait passé du statut d'élève souffre douleur des autres et martyrisé quotidiennement sans raison, à quelqu'un qui a enfin de vrais amis sur qui compter, qui trouve à qui parler pendant les ennuyeuses leçon, des gens avec qui partager son repas au moment de l'inter-cour?
Jone eut un petit rire en repensant à Eïkiko avant qu'elles ne se parlent. Elle revoyait tout ces petits moments ou on lui avait fait des sales coups. C'était injuste mais tellement risible. Son pupitre toujours tagué d'obscénités, même si tout été nettoyé dans la soirée. Les multiples fosi ou sa trousse ses cahiers ,enfin ses affaires, avaient été jetées dans la cour par la fenêtre. Les gens qui avaient pour habitude de lui mettre une claque derrière la tête le matin comme un rituel, une sorte de café ou de première cigarette du matin. Bien sur Eïkiko n'était pas la seule à subir ce terrorisme scolaire. Il y en avait peut être 20 ou 100 sur les dix huit milles élèves du lycée. Environ un ou deux par classes, même si en réalité dans chaque classe il y avait pas mal de "loosers" . La classe des sans amis comme on disait. Ceux qui ne vivaient que pour leur PC. Mais ils n'étaient pas amis entre eux. Du moins c'était généralement des garçons, et il y avait quelques garçon qui étaient amis entre No life... Mais à ce qu'il semblait Eïkiko était une des seules filles à être dans ce cas. La raison elle l'avait finalement toujours ignoré. Dans une autre école elle n'aurait pas forcément été embêté. Son physique était avantageux à bien y regarder, même si pendant longtemps elle n'aurait jamais pensé cela d'elle.

A l'époque Jone considérait les loosers comme des nuls à fracasser. Elle en avait toujours ri, même si elle et Eïki avaient souvent dans leur enfance été un peu mis à l'écart. Ils étaient turbulents et mal vus. Mais rapidement leur coté fanfaron et extraverti avait plut aux autres.
Peut être par-ce qu'Eïkiko ne parlait pas beaucoup? Mais la discrétion rendait les gens mystérieux généralement... Et les gens mystérieux plaisaient aux autres. Mais c'est vrai que le charme s'en allait vite quand elle ouvrait la bouche. Après tout c'était pourtant Jone qui disait que les gens qui se la jouait froide et mystérieuse l'agaçait. Oui elle n'avait jamais aimé les gens qui s'isolait faisaient les solitaire voir l'étaient. D'un coté c'est exactement la façon dont elle se comportait. Elle passa la main dans sa nuque. Tout cela l'ennuyait profondément. Heureusement que parfois au milieu de ses réflections elle oubliait son ennuie.

Pourquoi tenait-elle à rester seule? Après tout elle s'ennuyait. Mais en compagnie des autres aussi. On aurait du la laisser dans sa tombe. Ce que lui avait dit Ange l'avait d'ailleurs un peu étonné. De quoi parlait-elle? N'appartenait-elle pas au monde des vivants une fois ressuscitée?
Elle avait envie de fumer, mais dehors il faisait trop froid et elle n'aimait pas fumer dans les espaces publics, même si elle était seule.
D'ailleurs cette habitude de fumer commençait à ne plus être si récente. Elle avait commencé juste avant de partir de chez ses grands parents.

Elle crut entendre du bruit dans la pièce mais en se retournant elle ne vit rien. Peut-être était-ce une personne égarée?


"Y a quelqu'un?"

"C'est... C'est juste moi..."

Avoua-t-elle à mis voie.
Pour une fois elle regardait son interlocutrice dans les yeux. Et cela ne venait pas vraiment d'un effort spécial, cela lui semblait plutôt naturel présentement. Elle regarda la pièce, comme pour essayer d'émettre un commentaire à ce sujet, mais il fallait avouer qu'elle n'avait pas trop envie de parler des napperons.
Jone la regardait de son air habituellement à moitié désagréable à moitié neutre. Ou peut être était-ce juste l'air froncé d'un enfant qui s'interroge. Elle était assise avec une jambe en tailleur et l'autre debout mais pliée. Comme d'habitude ces positions à moitié nonchalante à moitié élégantes, qui pourtant était celle d'une femme sans éducation. Tout cela passait sur Jone comme un ruban de mauvaise couleur sur une vrai princesse: totalement inaperçu. Elle eut un sourire un peu triste à cette pensée. Elle qui se tenait toujours de manière si repliée, recroquevillée, complexée par sa taille et sa maigreur. Même si elle s'était laissé flatter à ce sujet.

"Je peux ?"

Elle désignait une place pour s'assoir.

"Ce salon n'est pas à moi , fait donc comme il te plait"

La gentillesse légendaire de Jone avait encore frappé. Elle essayait de savoir ce qu'elle devait faire. Assurément , continuer d'agir de façon aussi désagréable, allait la faire vivre seule pour le restant de ses jours.
Elle se décala un peu pour faire tout de même mine de ménagement à l'égard de son hôte.

*Est-ce que je suis censé lui faire la conversation , ou paraitrait-il agressif que je me taise?*

Elle préférait se poser la questions à elle même, plutôt que de le dire à haute voie et paraitre très agressive. Elle commença à regarder Eïkiko et vit avec surprise qu'elle la regardait sans insistance mais bien dans les yeux.

*Qu'est-ce qu'il lui arrive? elle est en colère ou elle veut me dire quelque chose? D'un coté si elle est là ce n'est pas forcément par hasard.*

En examinant ces possibilités, elle fit une grimace, se sentant menacée. En effet d'habitude le regard mesuré d'Eïkiko montrait qu'elle ne dominait ni ses envies ni la situation. Mais aujourd'hui elle semblait plus résolu à on ne savait quoi. Etait-ce par-ce que depuis cette dispute elle avait changé?
En tout cas elle avait décidé de se taire, après tout si elle tenait à lui parler c'était à elle d'engager la conversation.
Elle vit ses lèvres esquisser des début de syllabe, devinant agacée qu'elle cherchait ses mots.

" Bon.... Tu e.."

Elle vit Eïkiko secouer la tête et prendre une inspiration.

"Heu Eï..."

Elle se résigna à se taire en entendant qu'elle allait prendre la parole.

"Tu sais il m'a fallu beaucoup beaucoup de courage pour venir jusqu'ici. Ce n'est pas exactement de toi que j'ai peur, mais plutôt de finir par te fâcher jusqu'à te perdre définitivement."

Eïkiko se tenait assise les deux jambes légèrement au dessus de la base du canapé tenue par ses deux mains croisées. Elle se balançait un peu de temps à autre en regardant un peu dans le vide un peu Jone, comme pour l'interroger sur ce qu'elle pensait.

"J'ai bien vu que tu faisait tout pour être seule ces derniers temps, je ne sais pas si ça à avoir avec moi en particulier, ou si c'est plutôt tout le monde que tu cherche à éviter."

Jone n'aimait pas qu'on fasse trainer les choses, pourtant elle semblait attentive. Eïkiko ne parlait pas souvent , sans doute était-ce la raison de son attention.

" Quand tu es partie j'ai cru que le lendemain je te verrai. Et quand tu n'est pas revenu au bout du troisième jour, j'ai pensé que tu avais eu des ennuis. Finalement c'est Eïki qui m'a prévenue que tu était partie de ton plein grès. Je pensais que tu laisserai une lettre ou un message pour prévenir. Mais c'est vrai tu avais ton portable sur toi j'aurai pu t'appeler. Seulement je me sentais responsable et j'avais peur de la réaction d'Eïki si je lui demandait le sien. Tu me dira, j'avais peur de demander cela, n'avais-je pas plus peur encore de ne plus pouvoir te parler? Mais aussi étrange que cela puisse te paraitre je ne réagis pas de la même logique que toi. En réalité tout ce temps je t'en voulais. Peut être qu'on aurait dut en discuter au lieu que j'en arrive à exploser sans prévenir au milieu de tout le monde au lycée"

Jone émis un haussement de sourcil signifiant son " oui peut être" le plus ironique. Elle faisait souvent cela en tordant sa bouche.

"Ce n'est pas à moi de m'excuser mais tu voudrais que je m'excuse... de quoi? D'avoir avoué publiquement que j'étais lesbienne ... D'avoir ..."

Jone faisait la grimace, visiblement il y avait des mots qu'elle avait encore du mal à entendre.

" Je veux dire, est-ce que tu penses que c'est mal? Je n'y peut rien... "

Elle vidait progressivement tout ce qu'elle s'était préparé à dire pendant tout ces mois.

"Mais tu sais , Eïkiko... Ca ne me dérange pas que tu sois homosexuelle ou non. C'est ..."

Au fond , oui qu'est-ce qui avait fait que Jone avait tout nié en bloque.
Pourquoi elle s'était énervé quand les filles de sa classe l'avait traité de lesbienne? Elle se fichait toujours des autres. Malgrès cela c'était Eïkiko qui avait eu le plus de cran en avouant publiquement que leur amitié était aussi ambigu qu'elle le paraissait.
Jone ne s'était jamais vraiment défendu d'aimer les femmes. Mais il y avait des gens qui ne devaient pas se mêler de sa vie privée. Et puis beaucoup ne pouvaient pas comprendre. Elle était chef d'un groupe de Yankee. Certe pas le plus grand ni le plus réputé, mais si son frère apprenait cela, c'est sur qu'elle serait discrédité au sein de ses partenaires. La plupart était même parfois extrémistes nationalistes voir à tendance nazis! c'étaient des voyou et leur niveau d'études ne les encourageaient pas à la tolérance. Et puis... Et puis il y avait autre chose.


"Ne m'en veux pas, je croyais qu'on serai amies... Enfin je ne savais pas jusqu'à quand , mais pour moi cela importait peu. Je me disais que l'amour ne se provoquait pas, que ça me viendrait naturellement. Je ne me comprend pas vraiment moi même. Je me suis mise en colère , mais je n'aurai pas dut Sincèrement je crois que j'avais quelque part envie que ce soit toi qui vienne me chercher. La situation pour moi était délicate. Je suis consciente d'avoir toujours agis avec toi dans le but de me faire aimer le plus possible. Pourtant tu m'a aimé plus que je ne le pensais et plus vite aussi. "

Elle regardait un peu la table basse, un peu par terre. Dans ces moments là les rôles s'inversaient. C'était étrange à voir. Comme si la plus assurée des deux n'était plus Jone.

Eïkiko regardait Jone l'air de dire qu'elle non plus n'avait pas vraiment de réponses à tout cela. Que devait-elle dire?

" Tu m'a dit que quand je ne savais pas quoi dire, je devais dire ce que je pensais sur le moment... Alors pour tout te dire, je ne sais pas vraiment quoi te répondre. Je sis venue te parler, mais je me rend compte que je ne m'étais préparé qu'à faire le premier pas , je n'avais pas prévu ce que tu allais dire. Par-ce qu'au fond de moi je savais ce que tu pensais vraiment. Mais je croyais que tu allais continuer à être en colère contre moi."

A son tour elle commença à regarder par terre, mais elle repris et se mit à sourire instinctivement.
Oui cette fois encore elle venait de prouver quelle imbécile elle était. Se retrouver à ne plus savoir quoi dire par-ce qu'on avait oublié qu'une conversation pouvait durer au delà du premier pas... Voila quelque chose typiquement venue d'Eïkiko.

" Tu sais j'aimerai bien pouvoir pleurer pour que tu crois en ma sincérité..."

Cette phrase pouvait être interprété de plusieurs façon et sembla gênée Jone. Elle avait un regard interrogateur et un peu contrarié, mais pas méchant. Comme si elle ne comprenait pas quelque chose.
Au fond c'était tout ce dont elle avait envie. Pleurer dans les bras de Jone , comme elle l'avait espéré depuis si longtemps.
Elle la regardait douloureusement essayant de lui dire réellement ce qu'elle avait en tête. Mais elle avait déjà du mal à rester calme.
Seulement nous n'étions pas dans un film et il y avait très peu de chance pour que tout se termine comme dans une happy end.

On entendis un soupir. Jone balança sa nuque à la renverse jusqu'à ce que ses yeux soient parallèles au plafond.

" C'est moi qui vais pleurer tu sais bien.. C'est moi la petite pleurnicharde de nous deux. Finalement je me demande qui est vraiment la plus masculine de nous deux! je ne suis pas du tout un garçon je m'en rend de plus ne plus compte, même si quelque part ça me prouve que je suis bien en phase avec mon genre. C'est vrai regarde, c'est moi qui suit partie comme si j'avais quinze ans et que je te faisait la tête. C'est moi au final qui ai dut le plus pleurer pendant tout ce temps. J'ai attendu de te voir, même si j'étais persuadé que tu ne viendrai pas. C'est pour ça que malgrès tout j'ai laissé mon téléphone allumé tout les jours. J'ai prévenue Eïki moi même qui savait très bien que j'étais partie plus pour qu'on se préoccupe de moi qu'autre chose. Et je m'étais dit que si personne ne venait et bien je pourrai tenter de vivre sans y penser. Voir pas vivre .. "

Elle eut un petit rire nerveux.

"J'ai horreur de ça! ma façon d'agir, cette façon de toujours me faire désirer de vouloir attirer l'attention. Pourtant si je ne faisait pas ça comment obtenir ce que je veux? Comment les gens pourraient savoir ce que je veux réellement?"

Elle n'avait pas encore envie de pleurer et en bénissait le ciel. Par-ce que sinon, c'aurait été le coup de grâce, le bouquet final.
Jamsi elle n'avait parut aussi vulnérable et stupide de sa vie. Elle sentais que toute l'image qu'elle s'était forgé jusque là ne tenait pas la route.

"Franchement, tu n'a pas honte de moi? Je veux dire, je ne suis pas du tout comme je veux le faire paraitre. Je ne sais même pas si les gens font juste semblant d'y croire ou si ils rigolent bien , par-ce que je ne suis ni dure ni courageuse, ni froide. Et le seul mystère chez moi c'est "comment je peux bien espérer qu'on me crois quand je joue les fille de caractère".

Visiblement elle était de nouveaux chez le psy . Voila qu'elle débalait encore toute sa vie à Eïkiko. Sa fierté était vraiment en vacance, mais c'était à elle seule qu'elle pouvait bien le dire. Eïki et Kakeru , eux avaient une idée plus nette de Jone. Mais à eux elle n'avait jamais essayé de mentir. Mais comment pouvait-elle être si fragile et sensible et prétendre à protéger qui que ce soit? Voila ce qui l'avait poussé à agir ainsi.

"Mais tu sais je t'aimerai avec ou sans problème!"

Jone émis un rire suggéré en entendant cela.

"Et puis te dévaloriser ne changera pas ce que tu es vraiment. Est-ce que mon avis ne compte pas? Ce n'est pas plus important ce que je te dis moi? Ca n'a pas de poids ou quoi?"

Eïkiko s'était retourner bien sur sa droite pour parler à Jone en la regardant un peu plus de face.

"Tu sais , personnellement, j'ai appris que quand je voulais quelque chose il fallait que je le demande. Et parfois il faut le demander directement. Les sous entendu empêche les gens d'agir exactement comme tu le veux. Ils ont peur de ne pas avoir compris ce que tu voulais, ou d'interpréter les choses à leur avantage......... Quoi?"

Jone regardait Eïkiko avec un air soupçonneux. Comme si elle trouvait quelque chose qui n'allait pas.

"Quoi? j'ai des sentiments moi aussi? je te dis juste ce que j'ai en tête avec ta façon d'agir! Pour toi c'est facile je fait l'effort de te dire franchement ce que j'ai sur le coeur! mais toi tu déguise toujours tes pensées, à la fin il y a des malentendus! Et j'aimerai que tu cesse sans cesse de charrier les gens quand tu n'arrive pas à leur faire de compliments! Tu crois que c'est agréable sérieusement de s'entendre avoir tout les défauts de la terre! Je vais finir par penser que tu ne m'apprécie pas du tout."

Jone avait les yeux aussi ouverts que les oreilles. Visiblement elle hallucinait. On ne devinait pas vraiment si elle était extrêmement contente ou si elle allait exploser dans un instant.

"Mais par-ce que tout les sentiments ne sont pas que de la joie de la tristesse ou de al colère pure. Ils se mélangent tu sais et parfois les mots ne sont pas les bons pour en parler. Et je suis incapable de toucher les gens, alors comment veut tu que je fasse? Je me suis toujours que c'était la meilleur manière d'agir, avec toi particulièrement"

"Mais pourquoi? tu crois que tu me repousse ou quoi?"

"N.. Ne ne ne , non! c'est pas ça... "

La vérité était tellement gênante pour Jone, mais elle sentait qu'Eïkiko n'allait pas se gener pour le dire à haute voie dès qu'elle allait comprendre.

"C'est juste que... au moins tu sais que... enfin tu vois quoi, tu ..."

Elle semblait épuisée en cherchant ses mots.

"... Enfin c'est pas exactement avoir confiance en moi, ou te sentir tranquille, mais un peu l'idée, enfin ca te stresse pas toi de savoir que les gens ont des vues sur toi ? tu te sent obligée d'agir différemment ou je sais pas ... Moi je refuse le contact pour cette raison. Avec les hommes pour ne pas qu'ils s'imaginent quoique ce soit et avec les femmes pour ne pas qu'elles se méfient de moi..."

Eïkiko paraissait amusée, Jone vexée de cet amusement.

"Ca va je fait ce que je peux , tu pourrais éviter de me parler de manière trop rude... Enfin pas parler , mais je veux dire , tu me trouve stupide??"

La réponse assurément n'avait pas intérêt à être oui. Mais il était de même évident que ça ne l'était pas. Seule Jone se sentait agressée par la terre entière 24h/24h...

Eïkiko fut interloquée en entendant parler de la soeur de Jone. Elle n'avait jamais vu cette jeune femme.

"A quoi ressemble ta soeur Jone? Elle te ressemble, ou elle ressemble à Milos?"

Finalement, sa soeur aurait très bien put ressembler à un de ses deux parents, elle ne les conaissaient pas non plus. Elle ne connaissait que les deux grands parents de Jone, ceux du côté maternel il lui semblait. Elle l'imaginait un peu comme Jone, mais plutôt blonde. Les cheveux mis long, fine et plus grande qu'elle. C'était stupide, elle pensait cela par-ce que c'était sa grande soeur, mais Jone pour une japonaise avait une taille plutôt normal. Elle l'imaginait aussi avec plus de poitrine. Les européenne avaient plsu de poitrine dans les magazines de mode.

" Et comment ça se fait? Pourquoi est-elle dans le camp des hommes? Je ne savait pas que des femmes étaient dans le camp des hommes..."