La chambre 22...

Après avoir marcher longuement et péniblement dans les corridors de la station Tamao, Annie arriva à bon port. C'était une grande porte noir, presque autant que ses cheveux. Elle trouva cela ironic et ricana quelque peu. Elle prit sa clé, l'enfonça dans le locket et à peine avait-elle ouverte la porte qu'un odeur désagréable vint lui chatouiller les narines. Elle fronça les sourcils, mis la main devant sa bouche et eu tôt fait de visiter les toilettes tant l'odeur était insuportable. Lorsqu'une pièce est inutilisée et non-aérée il est normal qu'elle sente le "renfermé". Mais là, ça ressemblait plus à un odeur de cadavreS pourriS. D'ailleurs l'expression ne pouvait pas être plus juste...

Après avoir vômit ses intestins, Annie sortie de la salle de bain encore plus furieuse qu'à son habitude. Comme c'était dégradant de visiter les toilettes avant le reste de l'appartement. Elle alla au dehors de l'appartement, prit ses bagages qu'elle avait laisser tomber à cause de son incident pressant et les emportas à l'intérieur. N'allumant toujours pas la lumière, elle se redirigea dans la pièce d'où elle provenait pour ensuite, sortir sa brosse à dents de son sac pour retirer son mauvais goût de la bouche. En sortant, elle finit par soupirer et allumer les lumières. Tout semblait normal jusqu'à ce qu'elle pose ses yeux de princesse sur le sol. On vit sa bouche prendre une forme de dégoût encore plus horrible que la première. Ayant déjà été trop malade, elle n'eût qu'un soubressault, mais ensuite elle s'auto-calma. Une famille de souris avait bâtit leur nid de mort en plein milleu du salon de l'appartement. Son odorat ne la trompait jamais. Elle leva les yeux dans les airs sachant très bien qu'elle allait devoir disposer de ses horribles bêtes. Déjà qu'elle n'était pas une amoureuse des animaux, c'était encore plus terribles de penser à la façon qu'elle allait devoir disposer de la famille parasite.

* Vraiment, c'est écoeurant, dire que ma mère me vantait cette place... J'y vois rien de spécial... *

Pour se calmer l'esprit elle décida d'entreprendre le ménage de la chambre au grand complet. Ce qui était encourageant c'est que la chambre 22 n'était pas seulement une chambre. Elle avait sa propre cuisine, salon et chambre à coucher. Il n'y avait qu'une seule fenêtre qui donnait sur le dehors synthétique de la station. Elle décida de l'ouvrir pour laisser s'échapper l'odeur nauséabonde.

* Pour ça, c'est pas si mal, au moins je ne serai pas obligée de manger avec le reste du monde. Je pourrai m'affairer à mes choses tranquilles. *

Pour le reste, elle allait l'explorer plus tard. Ce qui pressait à présent c'était une bonne douche chaude. Pour la troisième fois, elle retourna dans la salle de bain, retira son kimono se qui laissa place à une peau plus blanche que le lait. Elle prit le temps de détacher son vêtement avant de rentrer dans sa douche. Une fois la tâche finit, elle plia minuscieusement son habit et le déposa proprement à côté de ses effets personnels qu'elle avait déballé quelque minutes auparavant. L'eau coulait à présent sur son corps et les goûte semblait s'écouler infiniement avant d'atteindre la céramique du sol de la douche. La tête penchée laissant ses cheveux se mouiller, elle pensait à toutes les rencontres qu'elle avait fait depuis son arrivé. Mais plus qu'autre chose, elle pensa à son mécha et à la terre en soupirant gravement...

Le trajet depuis l'intendance jusqu'à la zone où se trouvaient les chambres de la station Tamao était plus long que l'avait estimé Shion. N'ayant pas bénéficié d'une visite guidée ni obtenu de plan de la station, il fallut un bon moment à la jeune fille pour trouver son chemin. Heureusement, quelques passantes lui avaient indiqué la route à suivre et Shion arriva finalement dans la zone d'habitation de la station. Les appartements étaient agencés autour d'une cour centrale et sur plusieurs niveaux. Passerelles et élévateurs permettaient de circuler entre les appartements.

Shion chercha la chambre numérotée 22. Cependant, aucun des appartements situés dans cette zone ne correspondaient. Cependant, un panneau à proximité d'un corridor attira son attention. Il indiquait "Vers les habitations en extérieur". La jeune fille s'engagea dans ce couloir qui déboucha sur une zone assez grande avec un faux extérieur semblable à celui où se trouvait le restaurant que lui avait montré Annabelle un peu plus tôt. Dans cette zone se trouvaient un ensemble d'appartements éparpillés. En cherchant un peu, Shion trouva l'appartement 22. Celui-ci était similaire aux autres appartements de la zone, excepté la grande porte noire munie d'une serrure primitive. Shion regarda la note que lui avait remis l'intendante avec la carte d'accès.

Citation :: L'appartement 22 est un peu spécial. Sa dernière locataire avait demandé à ce que l'appartement soit réaménagé pour ressembler à l'une de ces maisons un peu anciennes que l'on trouve encore sur Terre. Il s'ouvre aussi bien avec la carte d'accès qu'avec la vieille clé.

Et effectivement, à coté de la porte se trouvait un lecteur de carte dans lequel Shion fit glisser sa carte d'accès. Un bip et la porte fut déverrouillée, permettant à la jeune fille d'entrer. En entrant, elle vit un intérieur d'un style ancien, comme l'indiquait la note. Mais contre toute attente, cet intérieur était particulièrement sale du sol au plafond et une odeur très désagréable planait dans l'air. Il y avait même une famille de souris dans le salon. Shion remarqua que les lumières étaient allumées et la fenêtre ouverte. Elle regarda de nouveau la note de l'intendante.

Citation :: L'ex-locataire avait une hygiène de vie déplorable. Elle avait même amené quelques... colocataires clandestins. Le ménage devrait normalement être déjà fait. Mais si ce n'est pas le cas, ouvrez le panneau à gauche de la porte d'entrée et appuyez sur le bouton rouge.

Shion fit ce qui était indiqué sans vraiment se poser de questions. Le bouton rouge appuyé, une trappe s'ouvrit dans le sol et un droïde en émergea. Celui-ci se mit aussitôt à nettoyer l'appartement de fond en comble. Lorsqu'une bonne partie du salon fut remise à neuf, Shion s'avança. Elle remarqua au passage quelques bagages posés sur le coté. Il y avait donc une autre locataire qui venait d'arriver sur les lieux.

Le droïde venait de finir de nettoyer le sofa et Shion en profita pour aller s'y asseoir, posant sa combinaison de vol et son casque de pilote à coté d'elle. Elle balaya l'appartement du regard. Elle qui avait été habituée à sa chambre moderne et hi-tech de la station Nephele, se retrouver dans une maison de style ancien lui paraissait bizarre. Heureusement, il y avait encore suffisamment d'éléments hi-tech pour qu'elle puisse s'y retrouver.

La jeune fille s'appuya contre le dossier du sofa et soupira, observant le droïde nettoyeur faire son travail...

En stoppant la douche, Annie n'entendit pas l'intrusion dans la chambre. Cependant, elle sursauta lorsqu'elle entendit un bruit qui ressemblait énormément à celui d'un droïde. Rapidement, elle se couvra d'une simple serviette et se précipita à l'extérieur pour voir se qui se passait.

* Ne me dîtes pas qu'ils ont enfin envoyé quelqu'un pour faire le ménage. Se serait un miracle provenant de ces arrièrés... fu fu... *

En sortant, son idée se confirma, seulement un élément de plus venait de se rajouter. Un élément vu auparavant qui n'était aucunement désirer. Son expression facial ne bougea pas d'un cran. On lisait dans ses grands yeux de la frustration et du dégoût. Elle venait de prendre une douche pour calmer ses nerfs, mais là elle sentie ses muscles se crisper et ses poings se serrer. Elle savait très bien la raison de la présence de la jeune femme dans sa chambre. Ça ne prenait pas de midi à 14h pour comprendre lorsqu'elle avait vu des sacs à côté de l'inconnu. Elle allait être sa compagne de chambre.

* Qu'est-ce que c'est que ça? Une compagne de chambre... Pas moyen d'avoir la sainte paix ici? Puis ce droïde, il m'étourdit... merde... *

Elle avança en flotant vers la machine ambulante qui s'affaira à frotter pour une 4e fois la table de nuit.

" Je peux faire quelque chose pour vous, madame? " Dit le robot.

" Retourner d'où tu viens, pauv' tas de ferrailles! "

Puis Annie lui balança un coup de pied digne de la meilleure boteuse de football de tout les temps. On eu droit à un merveilleux vole plané version "kick-robot". Le projectile passa par la fenêtre et on entendit un éclat au dehors. Annie sembla fière de son coup et se retourna vers la spectatrice de la scène de combat. Les yeux plus flamboyants que le feu lui-même, elle se mit à sourire de manière dangeureuse. On ne savait trop se qu'elle avait derrière la tête à l'instant...

" Bonjour, tu viens me parasiter comme ces souris? T'a du culot dit-donc! "

Le droïde venait déjà de nettoyer tout l'appartement mais repassa maintenant à différents endroits. Il avait l'air très consciencieux dans son travail. Désormais bien propre, Shion pouvait apprécier la décoration de ce salon. Et elle devait avouer que le style ancien n'était pas si mal tout compte fait, si l'on oubliait la fausse tête de cerf empaillé de très mauvais goût accroché au-dessus de la cheminée (également fausse, il ne faudrait pas enfumer la station). C'était à se demander comment l'ex-locataire de cet appartement avait fait pour amener tout cela ici. Au passage, Shion était curieuse de savoir ce qu'il était advenu de cette femme aux goûts étranges. Elle se dit qu'elle irait demander à l'intendante plus tard.

Shion entendit une porte s'ouvrir derrière elle et se retourna. C'est alors qu'à sa grande surprise, elle retrouva la femme en kimono noir qu'elle avait vu à l'intendance un peu plus tôt. A ceci près qu'en place et lieu du kimono noir, cette femme ne portait rien de plus qu'une serviette autour de son corps. Et pour la deuxième fois de la journée, Shion en eut le souffle coupé. Elle sentit son visage rougir légèrement à la vue des épaules dénudées du corps si blanc de cette femme.

La jeune fille fut tirée de son état de transe lorsque la femme envoya le droïde nettoyeur prendre l'air par la fenêtre d'un bon coup de pied. Le droïde se fracassa en retombant au dehors et l'on pouvait entendre le son caractéristique d'un court-circuit.

Shion sursauta légèrement lorsque la femme s'adressa à elle. Il était évident que celle-ci n'était pas ravie de sa présence en ces lieux. La jeune fille se mit à lui expliquer l'évident.

- Euh... L'intendante... m'a assignée... à cet appartement et... Euh...

En voyant le regard absolument pas accueillant et le sourire loin d'être amical de cette femme, Shion se sentit flancher légèrement. Elle se reprit néanmoins et se leva du sofa et s'inclina devant son interlocutrice.

- Je suis Yasuoka Shion! Enchantée de faire votre connaissance! s'exclama-t-elle un peu nerveusement.

Annie s'étonnant que Shion ne soit pas partie en courant après tout les chichis qu'elle venait d'accomplir, se contenta de regarder la petite personne qu'elle voyait. Lorsque sa compagne de chambre se releva de ses 1 000 000 de stepettes pour se présenter, elle lui tourna un peu autour, tel un renard, et l'observa attentivement. Elle n'était pas très grande, mais savait très bien comment rendre sa chevelure rousse aussi soyeuse que la sienne. À prime-à-bord, elle lui aurait donné 12 ans, mais lorsqu'elle s'arrêta devant elle et observa les traits de son visage, cela ne faisait aucun doute, elle avait soiT 15 ou 16 ans. D'ailleurs elle avait l'impression que se qu'elle portait ressemblait étrangement à un uniforme scolaire. Elle se mit aussitôt à ricaner se disant qu'il y avait bien longtemps qu'elle n'avait pas vu se genre d'accoutrement. Il faut dire que d'où elle venait, le port de l'uniforme avait été mit au placard depuis bien longtemps. Quelle drôle de fille.

Étant aucunement gênée de son accoutrement, elle finit par adresser la parole à la jeune femme. Elle n'aimait pas la socialisation, mais pour des raisons de bien-être dans la chambre 22, elle allait devoir se forcer quelque peu. Au moment où elle allait parler, elle passa dessous le faux cerf et par mal-chance (le robot avait due mal accrocher l'objet ridicule), il lui tomba dessus. Annie le rattrapa juste à temps et le fit sortir tout comme le droïde l'avait fait auparavant. Elle rit un tout petit peu et pour la première fois afficha un petit sourire normal qui eût peut-être pour effet de rassurer la pauvre Shion qui n'avait eu aucune chance à venir jusqu'à maintenant avec la rencontre d'Annie.

" Bah, je suis sure que tu n'appréciais pas cette horreur en particulier... En plus c'était un faux... Bon alors, moi c'est Annie Ramen. T'a juste à ne pas être dans mes jambes le temps que je fasse le nécessaire pour me faire changer de pièce. Je ne te ferai pas de dessin, je ne suis qu'ici pour réparer mon mécha et après je repartirai sur terre. Donc, t'a juste à pas chercher les problèmes... "

Annie repartie vers la salle de bain, se fit un chignon avec ses longs cheveux, s'habilla avec son épuipement de méchanicienne. Un cahndail à manches courtes blancs et un jeans assez lousse. Ce n'était pas l'élégance di Kimono, mais le charisme qu'Annie dégageait était toujours le même. Elle ressortie des toilettes et se dirigea vers ses bagages. Elle les monta sur le lit. Le lit....

* Un seul lit... UN SEUL LIT????!!!! *

Elle détourna les yeux du lit vers Shion. Elle ne semblait pas encore l'avoir réaliser elle non plus. Annie jeta un coup d'oeil au grand sofa, mais il ne faisait même pas sa grandeur. Et si Shion voulait elle aussi le lit... On vit aussitôt de grande flammes derrière Annie symbolisant la compétition. D'un ton très doux, mais pesant elle dit:

" T'a pas remarqué quelque chose d'étrange Yasuoka? "

S'attendant à ce que son interlocutrice hausse la voix une nouvelle fois, Shion resta un moment inclinée vers l'avant (à trente degrés), la tête rentrée dans les épaules, les yeux bien fermés. Lorsqu'elle n'entendit rien venir, elle rouvrit son oeil droit et risqua un regard vers la femme. Celle-ci était en train de la regarder sans rien dire. Elle s'avança alors vers elle et par réflexe, la jeune fille se redressa net et ne fit plus un geste, le corps bien droit, les mains jointes au cœur qui battait à un rythme plus rapide, la respiration coupée. La femme ~~au kimono noir~~ à la serviette se mit alors à tourner autour d'elle. Shion la suivit nerveusement du regard en se demandant ce qu'elle allait bien lui faire. Un premier ricanement la fit légèrement sursauter.

Elle la vit passer sous le cerf qui lui tomba dessus. Elle ferma les yeux, s'attendant à l'impact. Mais encore une fois rien ne vint. Au lieu de cela, le cerf eut droit au même sort que le droïde. La femme se mit à rire légèrement et se tourna vers Shion, un sourire un peu plus... accueillant?... sur le visage. Elle s'adressa finalement à elle et sembla partager son aversion pour le cervidé factice. Elle se présenta ensuite sous le nom d'Annie Ramen avant de faire une petite mise au point sur les règles de la maison, insistant sur le fait qu'elle n'avait pas l'intention de rester longtemps dans cette station.

- H... Hai! s'exclama simplement la jeune fille.

Annie retourna ensuite de là où elle était venue (la salle de bains semblait-il). Shion expira alors. Comment avait-elle fait pour retenir sa respiration aussi longtemps? La voilà bien partie pour battre le record de plongée en apnée.

Elle vit alors un certain droïde revenir dans l'appartement par la porte... un droïde en mauvais état et qui marchait comme un ivrogne, quelques étincelles s'échappant de son corps. Shion alla vers lui et s'agenouilla pour essayer de le rafistoler un peu. Mais sans aucun outil, elle aurait du mal. Elle parvint à l'arranger un peu mais il ne serait pas fonctionnel sans une réparation complète. Lorsqu'elle entendit Annie revenir, elle fit rentrer le droïde dans sa trappe et s'empressa d'appuyer sur le bouton rouge pour refermer la trappe et faire disparaitre le droïde. Elle s'éloigna du panneau et fit comme si de rien était.

Annie alla dans la chambre à coucher avec ses valises. Elle revint quelques secondes plus tard en demandant à Shion si elle n'avait rien remarqué d'étrange. Pourquoi cette question? La jeune fille alla voir la chambre. Il s'agissait d'une chambre tout à fait ordinaire (style ancien encore une fois) avec armoires, bureau, tables de chevet... mais un seul grand lit. Shion comprit le problème et se tourna vers Annie.

- Ano... puisque votre séjour à la station n'est que temporaire, vous n'avez qu'à prendre le lit si vous préférez. Je prendrai le sofa. proposa-t-elle simplement.

Annie qui se tenait serrée se calma aussitôt lorsque Shion lui annonça qu'elle allait dormir sur le divan. Amusée, elle se dit que sa nouvelle rencontre était une fois de plus une femme qui n'avait aucun caractère et qui ferait un chien de poche exemplaire à qui la voudra. Dans un sens, elle était déçue, elle croyait vraiment qu'elle aurait eu un peu plus de colonne. Étant sur le point de partir de la chambre pour aller rejoindre son mécha, Annie se retourna vers Shion une dernière fois.

" Amuse-toi bien à réparer ce droïde. Sinon, ce ne sera pas moi qui me tapperai le ménage... Jaane... "

Puis elle ressortie aussitôt, toucha son cou et puis remarqua qu'elle avait laissé son pendentif était manquant. Ça lui arrivait souvent de jouer un peu avec son pendentif lorsqu'elle marchait. C'était quelque chose qui la désennuyait et qui lui rappelait qu'elle devait un jour ou l'autre savoir la vérité. Mais là, cette objet tant aimé (peut-être la seule chose qu'elle aime en ce bas monde), n'était pas là. Elle retourna dans la chambre au pas de course et fit sursauter une fois de plus Shion à son entrée. Annie paniquait. Elle alla voir sur le contoire de la salle de bain, mais rien n'y était. Elle chercha partout dans l'appartement. Elle ne trouvait nullement son collier si cher à son coeur. Tout de suite sans penser elle hurla:

" OÙ EST-CE QUE TU L'AS MIS? OÙ EST MON COLLIER!!!??? "

Annie hurlait rarement. Certes, elle fracassait les droïdes et les têtes de cerfs, mais là, c'était tout autrement. Une espèce de folie l'envahissait. Ce collier, il lui fallait ce bijou. Elle s'approcha dangeureusement avec le regard rempli de haine et mêler avec le désespoir.

" C'est toi qui l'a, pas vrai?... "

Annie ne répondit rien mais semblait satisfaite de cette proposition. Elle sortit de l'appartement, non sans lui avoir souhaité de bien s'amuser avec la réparation du droïde. La porte d'entrée refermée, Shion laissa échapper un soupir de soulagement (Pourquoi? Cela elle ne le savait pas). Elle retourna s'asseoir sur le sofa et trouva une télécommande à proximité. Elle s'en saisit pour allumer l'holo-écran. A ce moment précis, la porte d'entrée s'ouvrit brusquement, ce qui fit sursauter une fois de plus la jeune fille (décidément...). Shion vit Annie entrer dans l'appartement et se diriger précipitamment vers la salle de bains. Elle allait et venait dans l'appartement. Sans doute avait-elle oublié quelque chose.

Shion reporta son attention vers l'écran. Il n'y avait pour le moment que des spots publicitaires. Rien de bien intéressant. Elle s'apprêtait à changer de chaine lorsqu'un hurlement se fit entendre, surprenant encore une fois la jeune fille qui se leva d'un coup et fit volte-face, portant sa main au cœur par réflexe, enveloppant ses doigts autour de son pendentif en jade. Cette fois-ci c'était totalement différent des précédents haussements de ton qui témoignaient juste d'un caractère autoritaire. Cette fois-ci c'était véritablement un hurlement de colère. Annie revint dans le salon et s'approcha de la jeune fille, ses yeux animés d'un regard particulièrement foudroyant de haine, comme si elle avait perdu la raison. Un regard tel que la simple intimidation de Shion se transforma en peur réelle. Annie lui demanda si c'était elle qui l'avait. Qui avait quoi? De quoi parlait-elle? Shion ne comprenait pas et eut un mouvement de recul, ses deux mains autour de son pendentif.

Annie qui avait vraissemblablement perdue la tête, revint un peu à elle-même. Elle porta ses mains à son cou et commença à prendre une pose bizarre. Comme si tout a coup elle venait de réaliser que dans le fond ce n'était pas de la faute à Shion et qu'un fois de plus elle reportait ses erreurs sur les autres. Elle regarda la jeune femme qui était pétrifiée et en eût pitié. Elle savait qu'elle inspirait l'autorité, le mépris et l'effroie pour les autres. Mais qu'est-ce qu'elle y pouvait. Dans des temps comme ceux-là, on ne pouvait pas vraiment s'attendrir et prendre le temps de rassurer les autres. Il fallait tout d'abord sauver sa peau avant cele des autres. Du moins, c'était un règle de base si l'on voulait survivre selon elle. Annie n,a jamais vriament eu d'amis puisque selon elle, ce ne serait qu'une nuisance. Tu en perds un et puis tu te retrouves à pleurer une carcasse vide. Pour elle, c'était complètement ridicule et insensé. Toutefois, voyant son erreur auprès de Shion elle s'adoucie et prit un air de coupable.

" C'est pas de ta faute, je le vois bien dans tes yeux. Et puis, de la façon que tu tiens toi-même ton pendentif, je ne crois pas que tu aurais volé le mien. C'est bien une pierre de Jade, non? "

Annie cherchait réellement à se rattraper. Elle était tellement maladroite dans ce genre de situation, elle ne savait pas trop comment s'y prendre. Elle était en colère contre elle-même et tentai tant bien que mal de se contenir pour ne plus réexploser de la sorte devant une innocente. Ce ne devait pas être facile pour elle non plus. Dans tout cela, il ne fallait pas que penser à soi-même. Yasuoka devait avoir son histoire et d'ailleurs juste pas ses agissements, elle le sentait. Cette gêne démontrait très bien que c'était une petite fille de bonne famille. Une rebelle n'aurait pas été aussi effacée. Pas qu'elle critiquait, mais elle tentait plutôt une nouvelle fois de comprendre les gens comme elle se plaisait de faire sur la terre.

Annie regarda dehors. Le crépuscule était à l'heure et la brise fraîche du soir commençait à souffler. La grande femme se leva pour fermer la fenêtre voyant que Shion frissonait. Elle espérait que ce n'était pas elle qui en était la cause. Mais d'un autre côté elle s'en fichait bien aussi. Elle alluma les lumière de l'apparatement en claquant des doigts. Elle revint s'assoir proche de la jeune femme et attendit sagement sa réponse.

Shion était apeurée. Elle avait peur d'Annie. Pourquoi avait-elle peur d'elle? Ce n'était pas le cas un instant plus tôt. C'était ce regard, ce regard fou et furieux. Shuon avait l'impression que cette Annie là en était une autre. Celle-ci leva ses mains et les passa autour de son cou. Shion ferma les yeux, tremblotante, s'attendant à un accès de violence. Elle avait peur, non pas qu'elle lui fasse du mal, mais qu'elle décide de lui arracher son pendentif. Alors Shion protégeait ce pendentif. Elle le protègerait coute que coute.

Un moment s'écoula (pour Shion, une éternité) et finalement elle entendit Annie avec une voix plus calme et plus rassurante. Etait-elle revenue à la normale? Elle s'était finalement rendu compte que Shion n'était pas responsable de la disparition. Elle demanda si ce pendentif était bien du jade. La jeune fille rouvrit les yeux mais ne répondit rien. Elle se contenta de hocher légèrement la tête. Puis une autre voix attira son attention. Celle de la présentatrice du journal télévisé. Shion tourna son regard vers l'holoécran.

- ... L'actualité du jour. Hier, le siège du gouvernement a officiellement déclaré les Partisans pour la Paix des Genres coupables de haute trahison pour avoir collaboré avec les rebelles féministes, les Partisans qui, je vous le rappelle, prétendaient militer contre la guerre et pour la réconciliation. D'après le gouvernement, les Partisans auraient été également responsables de plusieurs des attentats terroristes ayant eu lieu ces dix dernières années...

C'était faux. Tout ceci était faux. Shion le savait parfaitement. Les Partisans luttaient vraiment pour la paix. Ils étaient absolument contre cette guerre. Ce n'étaient pas des terroristes. Tout ce qu'avait dit le gouvernement n'était que mensonges.

- ... D'autre part, cette nuit, l'armée gouvernementale a localisé et pris d'assaut une station secrète basée sur la Lune. C'est dans cette station que les Partisans se cachaient et préparaient leurs attentats. Malgré une forte résistance armée, l'assaut a été couronné de succès. Le groupe des Partisans a été démantelé et la station détruite...

Encore des mensonges. La station avait été prise par surprise. Les rares batteries de défense avaient été neutralisés avant même d'avoir pu tirer une seule fois. Les soldats avaient fait feu sans sommation sur des gens désarmés et sans défense. A l'écran, l'on pouvait voir des images filmées de la station en question... où plutôt ce qu'il en restait. Shion tremblotait, son regard était fixé sur la station.

- La station Nephele, dit-elle d'une voix faible. C'est là que je vivais avec mes parents... C'était ma maison... Ma famille... Mes amis... Je les connaissais tous... On vivait en paix... Pourquoi on nous l'a enlevé? Tout ce qu'on voulait c'était la paix... On voulait juste vivre en paix... Excusez-moi...

Shion se précipita dans la salle de bains et s'y enferma. Elle alla sous la douche sans même prendre la peine de se déshabiller. Elle resta là, une main contre le mur, la tête baissée, ses cheveux cachant ses yeux. Elle tomba à genoux, les mains au sol. Elle avait envie de pleurer. Mais elle n'arrivait plus à verser de larmes. Alors elle laissa l'eau couler sur son visage à la place...

En ayant écouté les mêmes sotises que Shion, Annie commença intérieurement à se dire que tout était faux. D'ailleurs, tout cela n'était qu'une grosse histoire que les médias se plaisaient de romancer. Elle regarda sa victime à côté d'elle puis compris qu'elle avait été touché de très près par les événements dient à l'holoécran. Elle la regarda un peu surprise. Qui aurait dit qu'elle aurait eu un tel passé. Annie se sentie encore plus mal. Elle était encore si jeune pour vivre se genre de chose. Personne ne mé.ritait de se faire enlever se qu'il avait de plus cher au monde, même pas le pire des hommes. Car lorsqu'on nous enlève notre trésors, nous devenons, par la suite, complètement vide de sens et de buts. Enfin, ce n'était pas comme cela pour tout le monde... Il y en avait qui, comme Annie, se promettait de se venger. Mais après sa vengeance, elle savait très bien que se serait un retour à la case départ. Shion devait le savoir aussi. On ne pouvait pas ramener quelqu'un du monde des morts. Rien n'avait à voir avec les contes de fées ou même les "lullaby" fredonnées par nos mères. C'était bel et bien a réalité et personne pouvait se réveiller de la misère humaine. Quand Shion se précipita dans la salle de bain, elle préféra la laisser se calmer. Elle n'était pas du genre à défoncer la porte pour aller consoler quelqu'un. De toute manière elle détestait le contact avec les autres. À cette pensée elle repensa à Jone, mais sans plus. Elle se contenta de laisser un mot disant ce qui suit:

-- Yasuoka, je m'excuse je n'ai jamais été doué pour aider les autres dans leurs sentiments, mais si tu veux me parler après t'être calmer je te laisse mon numéro de cellulaire dessous ce mot. Alors, à plus! --

-- Annie --

Elle déposa son crayon et laissa les deux papiers au bas de la porte de Shion. Puis avant de partir elle hésita quelque peu. Elle entendit des soubresaults et de petits gémissements. Elle failli cogner, mais elle se ressaisie et resta sur ses positions. C'est pas qu'elle allait se réattacher à quelqu'un de plus. De toute manière la mort ne faisait qu'étirer le temps avant de venir chercher les gens. Elle finira par prendre la poignée et aller à l'extérieur. Lorsque la porte se referma, Annie regarda une fois de plus l'inscription du numéro de sa chambre. Elle en avait presque oublié qu'elle cherchait son propre pendentif. À cette pensée, elle effaça ses autres idées et se dirigea dans le parc où elle avait laissé son mécha.

Shion coupa l'eau de la douche. Elle resta comme elle était, à genoux, les mains au sol, la tête baissée, ses cheveux cachant ses yeux. Combien de temps était-elle restée là-dessous? Cela elle ne le savait plus. Autour d'elle, elle n'entendait plus rien, si ce n'est les gouttes d'eau tombant sur le sol et le son de sa respiration saccadée résonant dans la cabine de douche. Ses pensées revenaient sans cesse sur les images de l'attaque de la station Nephele, cette fois combinés à celles qu'elle venait de voir et les mensonges proférés par les médias. Elle avait beau faire, elle n'arrivait pas à les chasser de sa tête. Elle avait besoin de quelque chose, quelque chose pour s'occuper l'esprit. Et s'il y avait quelque chose pour l'y aider, cela ne pouvait être rien d'autre que...

Shion s'essya un peu le visage et tourna sa tête sur le coté. A ce moment elle remarqua quelque chose. Là, sous la commode de la salle de bains, un objet gisait au sol. Shion se leva et alla récupérer l'objet. Il s'agissait d'un collier, un magnifique collier. Etait-ce cela qu'Annie avait perdu? Sans doute. Elle repensa à Annie. Elle n'avait pas été très correcte avec cette femme, s'enfermer comme ça dans la salle de bains. Tout avait pourtant bien commencé (plus ou moins). Certes, Annie avait son tempérament, mais Shion ne trouvait pas cela très négatif. Et puis son accès de colère était justifié. Ce collier était certainement un objet auquel elle tenait beaucoup, tout comme Shion tenait à son propre pendentif.

La jeune fille sortit finalement de la salle de bains, ayant au passage ramassé et lu la note laissée par Annie. L'appartement était plongé dans l'obscurité. Il n'y avait aucun bruit. Shion alluma la lumière. Elle alla vers le sofa et laissa la note sur la table basse. Elle alluma la cheminée qui montrait des flammes virtuelles mais diffusait une réelle chaleur. Puis, calmement, elle défit sa cravate, retira ses chaussures, baissa sa jupe et enleva sa chemise, ne laissant rien d'autre que sa culotte, ses chaussettes et son pendentif en jade (pas de soutien-gorge, elle n'avait pas assez de poitrine pour ça). Elle étendit ses vêtements complètement trempés au-dessus de la cheminée pour les faire sécher, prenant un petit moment pour se réchauffer. Puis elle se tourna vers le sofa et sa combinaison de vol qu'elle décida d'enfiler. Il y avait un t-shirt blanc puis un pantalon gris avec une ceinture en cuir noir. Puis une veste du même gris que le pantalon. La veste arborait une étoile à huit branches dans un cercle sur l'épaule gauche, l'emblème de sa famille. Il y avait encore un trou dans l'épaule droite, causé par le tir de blaster qu'elle avait reçu suite à l'attaque de la station Nephele. Shion mit ensuite les bottes en cuir noir. L'ensemble faisait largement penser à un uniforme de militaire. Ne manquait plus que les galons. La jeune fille enfila enfin un gilet noir ressemblant à un gilet pare-balles. C'était un gilet multi-poches, utile pour transporter et avoir à portée de main divers objets.

Ceci fait, elle avisa la note laissée par Annie. Elle retourna la note, prit un crayon et laissa à son tour un message.

-- Ramen-san, c'est plutôt à moi de m'excuser de vous causer autant de soucis. Je vous expliquerai plus tard, mais pour le moment, j'ai besoin d'un peu de temps.

Si vous avez besoin de me trouver, je serai quelque part dans l'espace, pas trop loin de la station. Et ne vous inquiétez pas pour le désordre je nettoierai plus tard.

-- Shion --

PS: J'ai retrouvé votre collier. Il était sous la commode de la salle de bains.

Shion reposa la note sur la table avec le collier dessus. Elle prit ensuite son casque et ses gants avant de sortir de l'appartement, prenant soin d'éteindre les lumières au passage...

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